
Et l’épargnant au coeur des préoccupations du financier ! Lui, encore, qui s’est débarrassé de ses égoïsmes et de ses tentations hégémoniques. Lui dans lequel chacun est attentif à servir plutôt qu’à se servir. Lui, toujours, qui ne laisse plus de place aux rémunérations pharaoniques, aux super bonus, aux parachutes dorés. Sans remettre en cause le profit, nécessaire à la pérennité de l’entreprise, ni la finance, essentielle au développement et au progrès technique, notre monde meilleur en éradique les comportements déviants : oubliées les clauses de participation aux bénéfices dénuées de toute contribution aux pertes ; bannies les spéculations en continu sur les soubresauts chaotiques de dérivés abscons, aussi promptes à enrichir le trader qu’à ruiner son mandant ou son commettant. Notre nouveau monde de rêve, très sourcilleux sur les conflits d’intérêt, ne tolère pas non plus « l’aléa moral », petit arrangement avec sa conscience très en vogue par le passé. Oublions-le, ce passé qui s’accommodait trop bien d’une morale aléatoire. Il n’avait pas d’avenir.
Christian Micheaud

